Sculpteur Statuaire - 1852-1905
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L'Oeuvre de l'Artiste Victorien-Antoine Bastet


La Formation
La conception des oeuvres
Les thèmes abordés
Les matériaux
Le traitement des sujets
La liste des oeuvres de Victorien-Antoine Bastet
Les prix, Récompenses et les Médailles
Le diaporama de ses oeuvres

 

La formation
Victorien-Antoine Bastet a quitté l'Ecole à l'âge de onze ans, l'année du Certificat de fin d'études scolaires.
Il intégre l'Ecole des beaux-arts d'Avignon, tardivement à l'âge de dix neuf ans.
Il suit l’enseignement du sculpteur Augustin Louis Armand (1826-1888), des professeurs de dessins, Charles Guilbert d’Anelle (1820-1883 et Pierre Piquet (1827-1878). Ses enseignants le poussent à préparer l’examen d’entrée à l’Ecole Nationale et Spéciale des Beaux-Arts de Paris.
Les deux premières années de son arrivée à Paris se passent à préparer le concours d'entrée à l'Ecole Nationale et Spéciale des Beaux arts de Paris.
C'est une période très difficile pour lui car il doit survivre en travaillant pour l'art industriel. Il a probablement, dès cette époque, été employé par la Manufacture de Sèvres.
Il suit les cours d'Augustin -Alexandre Dumont, (1801-1884) et décroche le concours d'entrée en mars 1875.
Ne pouvant ajourner sa conscription, il quitte l'Ecole en Octobre de la même année, pour ne reprendre ses études qu'en 1880, à la fin de son service militaire.
La formation de Victorien Bastet est académique, assurée par des enseignants très âgés.
Il obtient le 1er prix dans l’atelier d’Augustin Dumont et le 3ème prix sur l’ensemble des élèves de son école.
Il s'ouvre à plus de fantaisie et plus de créativité en suivant les cours d'Aimé Millet (1819-1891) à l'école des Arts Décoratifs. Cette formation influencera son travail autant dans l'inspiration que par les objets qu'il créera.
Victorien-Antoine Bastet en étant contraint à effectuer son service militaire durant ces quatre années consécutives, n'a pas eu la possibilité de préparer le concours du premier Prix de Rome, indispensable sésame à cette époque pour entamer une carrière prestigieuse.

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La conception des oeuvres
La figure isolée prédomine, on trouve moins de 10 œuvres évoquant un groupe avec des rondes-bosses. Il a excellé dans le portrait en buste, son talent est apprécié dès l’ENBA, par ses maîtres, et lui a permis d’en vivre. On dénombre également des reliefs dans ses premiers travaux "Vierge à l’enfant", "Le Premier péché" ainsi que dans ses médaillons (34 au total) et dans ses esquisses de cheminées ou projet pour une tombe (9 esquisses). Le musée-bibliothèque de Toulon, lui commande, en 1886, six médaillons pour décorer la façade de ce bâtiment.
On dénombre à ce jour : 147 portraits en médaillons ou en buste.

 

Les thèmes abordés
La femme est son sujet de prédilection. Une soixantaine de statues déclinent ce thème dans ses inspirations libres, telle "Fleurs des champs", une jeune agricultrice insolente de santé.
L’enfance "Petit joueur de billes" et l’adolescence sont souvent abordées, c’est un sujet au goût du jour, inspiré par Rude, Carpeaux, Injalbert (originaire de Béziers) .
Il s’intéresse aux métiers, sur les traces de Dalou, avec un "Petit ramoneur" ou une agreste "Catalane", "Bergère", "la Vigne mourante" en 1881, lors de la crise du phylloxéra dans le Languedoc.
Les allusions antiques correspondent à sa période de formation avec "Bacchus" ou "Eros"…
La religion l’inspire "Eve", "Ange" (thème à la mode à la fin du XIX ème siècle).

Il existe peu d'oeuvres funéraires (5 sur le thème de la mort), "Génie penché sur un mourant". Plusieurs "Douleurs", ont été sculptées sans que nous connaissions leur destination finale. Seul le buste de "Mr. Bardou Job" a décoré sa tombe en 1894. Il a, par contre, sculpté plusieurs bustes posthumes, tels que celui de son père "Louis-Martin Bastet", en 1885, un an après son décès.

En ce qui concerne les Arts Décoratifs, plusieurs esquisses restées dans sa famille, donnent à penser qu’il a travaillé pour des demeures privées, en sculptant des reliefs de cheminées monumentales, des plaques de fonds de cheminées, ainsi que des portes. Il a travaillé sur des décors de façades privées ou publiques en sculptant des mascarons et des "putti".
Il a pratiquement délaissé la sculpture animalière, quelques oeuvres dont "Lapin aux aguets" sont répertoriées, même si certains titres y font allusion "Cigale", "Libellule".

Les influences sont éclectiques, comme le veut son époque. Le travail de Victorien est marqué par le classicisme, et de nombreuses citations savantes de l’Histoire de la Sculpture.
Les bustes de ses clients "Mme Pourquery de Boisserin" ou de ses proches "Juliette Delorme" sont traitées dans ce style.

Mais on trouve également, les multiples influences de son époque, qui dérivent du néo-romantisme, avec un retour au style, à la fin du siècle. Le courant romantique correspond bien à ses œuvres d’art décoratif, puisqu’il permet toutes les fantaisies dans les chandeliers ou les pipes. Certaines de ses créations sont très expressives. Les visages font ressortir la personnalité des ses modèles et de nombreux sentiments, comme pour "Le Faune", "Première Sensation" ou "Enfant Endormi". L’analyse psychologique peut être vériste "d’une effroyable ressemblance" comme le disait Armand de Pontmartin, en découvrant son buste. Il a acquis une solide technique de dessin, grâce aux nombreux concours de têtes d’expression, de l’école des Beaux-Arts. Il aurait ainsi pu exercer le métier de dessinateur comme en témoigne un autoportrait au fusain qu’il a réalisé, lorsqu’il devait avoir une trentaine d’années.

L’orientalisme l’a inspiré, "Porteuse d’eau mauresque" "Salomé", ou l’héroïne du roman en vogue de Flaubert "Salammbô", son œuvre la plus réussie dans ce genre.
D’autres romans l’ont marqué, tel "Manon l’Escaut", incarnée par sa femme Juliette, qui a si souvent servi de modèle, ou "Esmeralda" de Victor Hugo.
L’historicisme ambiant influence son "Guillaume Tell" ». La révolution est rappellée par Viala, jeune patriote avignonais, tué à cette époque.

L’actualité aboutit à des oeuvres, comme "Comète" en relation avec la découverte de Hale ou encore, "Source de Vaucluse" crée pour le centenaire du rattachement du Comtat Venaissin. . Cet artiste est marqué par la musique de son époque.
Plusieurs opéras à la mode, correspondent à des oeuvres qu'il a sculptes. Carmen, Guillaume Tell, Manon, Salomé. Ses relations sont celles de grands mélomanes, telle la famille Job.
Sa femme, Juliette, a pris des cours de chant lyrique durant plusieurs années.
"Névrose" est l'une de ses rares œuvres symboliques.

Son engagement est plus religieux que politique, puisqu’il n'existe aucune Jeanne d’Arc, seul, le groupe de la République est traité. On dénombre 11 œuvres d'inspiration religieuse dont "La Samaritaine".
Il s’est tenu à l’écart de la statuomanie. On ne trouve que 5 monuments, souvent liés au Félibrige, tel le "Monument à Roumanille" au Square Saint Martial à Avignon.

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Les matériaux :
Victorien est un modeleur, il ne sculpte pas en taille directe, laissant ce travail à des praticiens en atelier. Il travaille à l’origine, des matériaux de son terroir : le bois ou l’argile, que les manufacturiers de son village utilisent pour les briques réfractaires. Certaines de ses œuvres sont traduites en plâtre (patiné ou ciré). D’autres sont fondues en bronze, pour les plus grandes telle le buste du Marquis de la Fare Alais, peuvent atteindre 1M20 de hauteur. Il travaille souvent avec la fonderie Barbedienne, Drouart et Valsuani. Les bustes qu’il a créé pour les monuments publics ont tous été fondus dans un but de récupération du bronze à des fins militaires en 1942.
Il expérimente le régule polychrome ou le bronze doré, avec "La Comète". Son "Bébé qui dort » est mentionné en albâtre, la version photographiée est plutôt en marbre.

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Le traitement du sujet
Les postures sont sophistiquées, "La Vigne mourante", "Biblis" ou "Eve".
A la fin du XIX ème siècle, la tentation d’échapper à la pesanteur flotte dans l’air du temps. "Comète", ou sa "Danseuse" (1897), au nu savonneux, caractérisent ses recherches.
Certaines œuvres rappellent la préciosité du XVIIIème siècle telle "Grain de Beauté".
Son travail est intimiste, le grand public, même vauclusien, ne le connaît pas, contrairement à son contemporain : Félix Charpentier. Il se considère plus comme un artisan, amoureux de la "belle ouvrage", que comme un artiste. Sa conception de l’Art lui interdit le bronze d’édition qui aurait vulgarisé son oeuvre. Son intransigeance face à cette diffusion l’a plongé dans une grande gêne financière lorsque sa maladie est devenue invalidante. C’est une perte pour la postérité de son travail, puisque beaucoup de ses œuvres ne sont pas répertoriées, ni photographiées. L’artiste ne s’est jamais mis en avant, les journalistes et le public connaissaient plus ses sculptures que leur créateur.

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Les prix, récompenses et médailles
Victorien-Antoine Bastet a remporté de nombreuses distinctions, lors de ses études, mais aussi lors des salons et des expositions internationales ou universelles de son temps.

Durant son enfance
– 1865 : Exposition industrielle et agricole à Bollène.
  Premier pas initiatique, le public découvre un talent naissant.

Durant sa formation
– 1875 : Société des Amis des Arts d’Avignon :
  Buste d’après nature – Médaille de bronze
– 1880 :Ecole Nationale et Spéciale des Beaux-Arts de Paris
  Dans l’atelier d’Augustin Alexandre Dumont, 1er prix
– 1880 : Ecole des Beaux-Arts d’Avignon
 
Des élèves de cette école, il obtient le 3éme Prix.
– 1881 : Salon des Artistes Français
  La Vigne mourante - Mention Honorable
– 1881 : Salon des artistes Française
  Buste de Mme B. en terre cuite et "La Vigne Mourante" statue plâtre-Mention honorable.

Durant sa conscription
– 1877 : Société des Amis des Arts d’Avignon :
  Buste d’après nature – Médaille de bronze
– 1879 : Exposition des Beaux Arts de Marseille :
  Enfant Endormi – terre cuite – Médaille d’or
– 1879 : Exposition des BA de Castres :
  Buste terre cuite – Médaille vermeil
– 1881 : Salon des Artistes Français :
  La Vigne mourante - Mention Honorable

Aux expositions nationales :
– 1882 - Exposition des arts décoratifs et Beaux-Arts :
  buste de Mme RH. Terre cuite – Médaille d’argent
– 1882 : Exposition des Arts Décoratifs et des Beaux-Arts d’Avignon
  buste de Mme R.N. – Médaille d’Argent
– 1882 : Salon des Artistes Français
  La Source de Vaucluse – Médaille de troisième classe
– 1886 : Salon des Artistes Français
  L’Abandonnée – Médaille de deuxième classe - Hors concours1893

Aux expositions internationales :
– 1888 - Exposition Universelle du centenaire de Melbourne :
  Statue inconnue – Médaille d’Or.
–1893 - Exposition Internationale de Chicago :
  Abandonnée –– statuette bronze – Médaille d’Argent.

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